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Effet modérateur de la perception de menace du cancer du sein sur la relation entre les connaissances et l’autopalpation

Moderating Effect of Perceived Threat of Breast Cancer on Relation between Knowledge and Breast Self Examination

Carolle Annie Njopvoui*, Armel Valdin Teague Tsopgny, Henri Rodrigue Njengoue Ngamaleu

Faculté des Sciences de l'Éducation, Université de Yaoundé, Yaoundé, Cameroun

* Corresponding Author: Carolle Annie Njopvoui. Email: email

Psycho-Oncologie 2024, 18(1), 59-68. https://doi.org/10.32604/po.2023.047499

Abstract

Estimated at more than 2.2 million cases worldwide, most breast cancer cases and deaths from breast cancer occur in low and middle-income countries. In Cameroon, many studies have underlined the effect of knowledge of breast cancer on screening measures such as self-examination and, to a lesser extent, the perception of the threat of this disease. This research aims to assess according to the Health Belief Model (HBM), the moderating effect of perceived threat of breast cancer on the relation between knowledge and breast self-examination. A questionnaire survey was conducted among 517 Cameroonian women to assess their general knowledge about breast cancer (risk factors and screening measures), their level of the perceived threat of breast cancer through Perceived susceptibility and severity, and the prevalence of breast self-examination amongst them. A regression analysis using the Macro Process for moderation indicates the main effect of Perceived threat (b = 0,29; t(517) = 2,36; p = 0,02) of breast cancer and knowledge (b = 0,02; t(517) = 4,29; p < 0,001) on breast self-examination. Results also confirm that the perceived threat of breast cancer moderates the effect of knowledge on breast self-examination. While the low level of perceived threat highlights the effect of knowledge on breast self-examination (b = 0,02; t(517) = 3,49; p < 0,001), the high level of perceived threat cancels that effect (b = 0,01; t(517) = 1,97; p = 0,01). A woman who perceives severity and susceptibility to breast cancer is more inclined to perform breast self-examination. This result suggests the importance of taking into account, in a context where knowledge of breast cancer is limited, relevant factors of the health belief model in preventive measures against breast cancer in general and the practice of breast self-examination in particular.

RÉSUMÉ
Estimés à plus de 2,2 millions de cas dans le monde, la plupart des cas de cancer du sein et de décès par cancer du sein sont recensés dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Au Cameroun, les études soulignent très souvent l’effet des connaissances du cancer du sein sur les moyens de dépistage comme l’autopalpation et dans une moindre mesure, la perception de menace que les femmes ont de cette maladie. La présente recherche a pour objectif d’étudier en référence au modèle des croyances relatives à la santé (HBM), le rôle modérateur de la perception de menace du cancer du sein sur la relation entre les connaissances et l’autopalpation. Une enquête par questionnaire a été menée auprès de 517 femmes camerounaises, en vue de déterminer leur niveau de connaissance générale sur le cancer du sein (facteurs de risque et les moyens de prévention), leur niveau de perception de menace du cancer du sein à travers la vulnérabilité et la sévérité perçue, ainsi que la prévalence de l’autopalpation du sein chez ces dernières. L’analyse de la régression au moyen de la Macro Process pour la modération indique un effet principal des connaissances (b = 0,02 ; t(517) = 4,29 ; p < 0,001) et de la perception de menace (b = 0,29 ; t(517) = 2,36 ; p = 0,02) sur la pratique de l’autopalpation du sein qui est significatif. Aussi, la perception de menace a un effet modérateur sur la relation entre les connaissances et l’autopalpation du sein. Alors qu’un faible niveau de perception de menace accentue davantage l’effet des connaissances sur l’autopalpation du sein (b = 0,02 ; t(517) = 3,49 ; p < 0,001), une perception plus élevée de cette menace attenue (b = 0,01 ; t(517) = 1,97 ; p = 0,01) cet effet. Une femme qui perçoit plus la dangerosité du cancer du sein et trouve qu’elle est vulnérable malgré un faible niveau de connaissance sur cette maladie est encline à pratiquer l’autopalpation au même titre que celle qui a plus de connaissances. Ce résultat suggère la nécessité de prendre en compte, dans un contexte où les connaissances sur la maladie sont limitées, certains facteurs relevant du modèle des croyances relatives à la santé dans les mesures de prévention contre le cancer du sein en général et de la pratique de l’autopalpation en particulier.

MOTS CLÉS


Keywords

Knowledge; perceived threat; breast cancer; breast self-examination; moderation effect; HBM

Introduction

Estimés à plus de 2,2 millions de cas dans le monde [1], le cancer du sein demeure le plus fréquent des cancers féminins et la première cause de décès chez la femme (15% des décès par cancer) [2]. D’après ces statistiques de l’OMS, « près d’une femme sur 12 développe un cancer du sein dans sa vie et environ 685 000 femmes sont mortes du cancer du sein en 2020 ». Pour cet organisme, la plupart des cas de cancer du sein et des décès par cancer du sein sont recensés dans des pays à revenu faible ou intermédiaire [1]. Ainsi, en Afrique subsaharienne, la moitié des femmes qui décèdent du cancer du sein ont moins de 50 ans. Au Cameroun, parmi les cinq principaux cancers les plus diagnostiqués en 2018, le cancer du sein (20,8%) est le plus fréquent avec 3265 nouveaux cas en termes d’incidence annuelle, suivi du cancer du col de l’utérus [3].

Contrairement à certains cancers qui ont pour origine une infection virale comme le cancer du col de l’utérus, le cancer du sein n’est pas une maladie infectieuse ou transmissible. Parmi les facteurs qui accroissent le risque de cancer du sein, certains sont liés à des facteurs comportementaux comme la consommation d’alcool, le surpoids, le tabagisme, une exposition aux radiations et non comportementaux notamment l’âge, l’hérédité, les antécédents gynécologiques (âge de la patiente au début de sa menstruation, à sa première grossesse, etc.), et un traitement hormonal post-ménopause [46]. Parce qu’il est difficile d’agir en prévention primaire sur les facteurs de risque de ce cancer qui sont majoritairement l’âge et l’hérédité, l’accent est mis sur la prévention secondaire [7]. Lorsqu'il est dépisté et pris en charge très précocement, les chances de guérison sont de 90%. Ce dépistage comprend un examen clinique des seins, la mammographie et l’autopalpation des seins.

Bien que la mammographie soit une méthode fiable et efficace en matière de dépistage, elle demeure difficile à mettre en place dans grand nombre de pays [1] notamment ceux en voies du développement comme le Cameroun, en raison de son coût élevé. De ce fait, l’autopalpation est particulièrement recommandée dans ces pays où la détection du cancer du sein est tardive et du fait des difficultés d’accès aux soins [8,9]. C’est une méthode d’examen complet réalisé par la femme elle-même suivant des étapes et des signes à rechercher [7]. Elle est gratuite, accessible, privée, simple à réaliser, et ne nécessite pas d’équipement particulier [1013]. Les deux principaux problèmes soulevés par l'autopalpation du sein sont la fréquence et la technique à recommander [9]. Comme le précise l’OMS, il est en général recommandé à la femme de se tenir debout et d'inspecter ses seins dans un miroir, en recherchant en particulier une dépression de la peau ou une asymétrie quand les mains sont fortement appuyées sur les hanches ou sont élevées au-dessus de la tête ; elle doit ensuite se coucher et palper systématiquement l'ensemble des régions mammaires par une pression douce, exercée avec la pulpe des doigts ; de la même façon, elle doit palper chaque creux axillaire à la recherche d'une anomalie [9]. Pour ce qui est de la fréquence, elle doit se faire au moins une fois par mois [89]. En effet, il est souvent conseillé aux femmes avant la ménopause de fixer leur pratique en fonction de leur cycle menstruel (par exemple, 5 ou 15 jours après le début du cycle). Pour les femmes ménopausées, on conseille simplement de pratiquer l'auto-examen à une date fixe du mois [9].

Malgré l’existence de cette technique, les diagnostics tardifs de cette pathologie sont récurrents au Cameroun. Une étude menée dans le service d’oncologie médicale de l’Hôpital Général de Yaoundé a par exemple montré que plus de 60% des malades arrivent à un stade avancé [3]. Dans cet ordre d’idée, certaines études camerounaises [1113] soulignent respectivement que seule 3%, 7% et 35% de femmes dans leurs échantillons pratiquent une autopalpation. Si ces données semblent révéler une évolution dans l’adoption de cette pratique par les femmes camerounaises, il convient de noter qu’elle demeure faible. De plus, la dernière étude qui est d’ailleurs la plus récente [13] a été menée dans la ville capitale, en milieu semi-urbain dans la région du centre. Pour expliquer cette situation, les auteurs mettent en avant le faible niveau de connaissance générale des femmes sur le cancer de sein et l’ignorance de cette technique [11,12]. Dans d’autres contextes notamment en Turquie et en Australie, des travaux [14,15] ont mis en évidence, dans le cadre du modèle des croyances relatives à la santé (Health Belief Model, HBM), l’effet de la perception de menace de la maladie sur la pratique de l’autopalpation du sein à partir des mesures de la vulnérabilité et de la sévérité perçue du cancer du sein.

En effet, le modèle des croyances relatives à la santé (Health Belief Model, HBM) est un cadre théorique abondamment utilisé dans la littérature pour expliquer et comprendre le comportement d’un individu en matière de prévention de la maladie. Ce modèle qui fait son apparition vers 1950 [16] pose comme prémisse, qu'un individu est susceptible d’émettre des comportements de prévention s'il possède des connaissances minimales en matière de santé et s'il considère la santé comme une dimension importante dans sa vie. Dans ce modèle, la perception d'une menace pour la santé, déterminée par la perception de la vulnérabilité et de la sévérité de la maladie, ainsi que la croyance en l'efficacité de l'action à entreprendre pour réduire cette menace (bénéfices de l’action, motivation, barrières) sont les deux principaux déterminants de la décision d'agir [17,18]. Ainsi, il est admis que plus une femme perçoit qu’elle est potentiellement vulnérable au cancer du sein, que cette maladie est dangereuse et peut avoir des conséquences sévères sur sa vie, plus elle sera encline à pratiquer régulièrement l’autopalpation du sein [14,15]. Il en est de même pour celle qui croit que cette pratique lui est bénéfique et perçoit moins de barrières associées à son application.

Au Cameroun, les travaux intégrant le HBM dans l’étude de la pratique de l’autopalpation du sein sont très rares. En effet, les auteurs soulignent très souvent l’effet des connaissances du cancer du sein sur la pratique de l’autopalpation mais difficilement, la perception de menace [1113]. Pourtant, il y a de fortes chances qu’une femme ayant une forte perception de menace du cancer du sein soit davantage préoccupée par cette maladie et soit plus encline à pratiquer l’autopalpation [14,15], quand bien même elle aurait de faibles connaissances. Ainsi, la présente recherche se propose de prendre en compte ces deux variables à la fois dans l’analyse de la pratique de l’autopalpation chez les femmes. Elle a pour principal objectif d’étudier le rôle modérateur de la perception de menace du cancer du sein sur la relation entre les connaissances et l’autopalpation. De façon précise, il s’agit de déterminer l’effet du niveau de connaissance et de perception de menace du cancer du sein sur la pratique de l’autopalpation chez les femmes et d’évaluer dans quelle mesure la perception de menace peut accentuer ou atténuer la différence d’effet des connaissances sur la pratique de l’autopalpation du sein.

Méthode

Participantes

Une enquête par questionnaire a été réalisée sur 7 mois (allant de janvier à juillet 2022) auprès des femmes Camerounaises résidant dans la ville de Yaoundé. Elles ont été recrutées sur la base d’un échantillonnage par convenance pour les besoins de l’étude. En effet, était éligible pour l'étude, toute femme ayant au moins 15 ans habitant la ville de Yaoundé et volontaire pour participer à l'étude. L’étude a ainsi été conduite en accord avec les recommandations éthiques d’Helsinki. Les informations collectées étaient anonymisées étant donné qu’aucune donnée réunie susceptible de les identifier n’était requise. De plus, les femmes ont marqué leur accord et étaient libres de participer à l’étude et de l’interrompre à leur convenance. Leur âge varie entre 15 et 62 ans, la moyenne étant de 25 ans (écart type = 7 ans). Cet âge est proche de celui observé dans certaines études camerounaises [11,13] où la moyenne est respectivement de 23 et 27 ans. En effet, un rapport du ministère de la Santé publique souligne qu’au Cameroun les personnes âgées de 15 ans et plus sont plus affectées par les cancers [3]. L’OMS considère d’ailleurs l'âge de la patiente au début de sa menstruation comme facteur de risque du cancer du sein et préconise le dépistage des signes de cette maladie chez les jeunes femmes [1,11]. Ces participantes sont pour la plupart des étudiantes (55%) dont le diplôme supérieur est le baccalauréat (50%). Aussi, elles sont célibataires et sans enfant (69%). Parmi elles, 428 (83%) ont un niveau de vie moyen, et 132 (25%) ont une activité génératrice de revenue. Le Tableau 1 récapitule ces informations.

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Matériel et procédure

Le questionnaire soumis aux participantes est anonyme et a permis de collecter les informations sur les connaissances des femmes relatives au cancer de sein, la perception de menace sur le cancer du sein et la pratique de l’autopalpation.

La mesure des connaissances porte sur les facteurs de risque, signes et les moyens de prévention du cancer du sein. Les questions y relatives ont été formulées en référence aux travaux antérieurs [8,1113,19]. En effet, la mesure des connaissances des facteurs de risque du cancer du sein a été faite en demandant aux femmes si elles connaissaient quelques causes du cancer du sein et si oui, d’en citer quelques-unes. Aussi, il a été présenté un certain nombre facteurs de risque du cancer du sein puis, il leur a été demandé de cocher parmi eux, ceux qui peuvent être associés à la survenue du cancer du sein comme par exemple, Hérédité/antécédents familiaux du cancer du sein, Augmentation de l’âge, Prise d’hormones au long cours (pilules et autres), Absence d’allaitement au sein, Grossesse tardive (après 30 ans), Tabagisme, consommation d'alcool, Surpoids/obésité, Sédentarité (absence d’exercices physiques). Pour ce qui est de la mesure des connaissances sur les moyens de prévention, il a été demandé aux femmes si elles connaissent quelques moyens de prévention du cancer du sein et si oui, d’en préciser quelques exemples. Il leur a aussi demandé s’il existe selon elle, un vaccin contre ce cancer, si elles ont déjà entendu parler d’autopalpation du sein, et même de campagne « Octobre Rose ». Toute femme exprimant sa connaissance des causes, signes et moyens de prévention du cancer de sein à chaque question obtient 1 point. Il en est de même pour chaque réponse juste cochée au niveau des questions à choix multiples. Ainsi, le score total de connaissance générale est de 16. Comme dans la littérature [13,2022], le pourcentage moyen de bonnes réponses est calculé à partir de ce score afin de mieux apprécier le niveau de connaissance des femmes du cancer.

La perception de la menace a été mesurée grâce aux deux sous-échelles de perception de la vulnérabilité et de la sévérité sur le cancer du sein. Les items sont issus de l’échelle de mesure des croyances proposée par Champion sur le cancer du sein (Champion’s Health Belief Model Scale, CHBMS) [23]. Ils ont été traduits en français en référence à certains travaux [24,25] sur la validation des items des croyances sur la santé en langue française. Onze items au total (soit 5 items pour la vulnérabilité et 6 pour la sévérité) ont été initialement proposés pour chacune des sous échelles mesurant la perception de la menace du cancer du sein. Les répondantes devaient exprimer leur degré d’accord ou de désaccord sur une échelle de Likert à 5 points allant de 1 (totalement en désaccord) à 5 (totalement en accord). Une analyse factorielle exploratoire a permis de vérifier la validité [26] de l’échelle de perception de menace. Ainsi, 3 items ont été éliminés sur la sous échelle de sévérité perçue. La solution obtenue indique une variance totale expliquée de 68,82%. L’analyse de la fiabilité de ces échelles indique des coefficients d’alpha de Cronbach s’élevant à 0,85 pour les deux mesures. Un exemple d’item est « Il est extrêmement probable que je sois atteinte du Cancer du sein » pour la mesure de la vulnérabilité et « Je suis effrayée rien qu’à l’idée de penser au cancer du sein » pour la mesure de la sévérité perçue. Ainsi, le niveau de perception de menace est déterminé en sommant la moyenne des valeurs obtenues sur ces deux sous échelles.

Concernant la pratique de l’autopalpation, les participantes devaient dire si elles ont déjà eu à pratiquer cette technique, à quelle fréquence, préciser comment elles la réalisent en cochant parmi les étapes proposées conformément à cette pratique et enfin préciser leur source d’information sur ladite pratique. Dans le cas contraire, les femmes devaient indiquer les raisons de la non-réalisation de l’autopalpation du sein [8,19]. Les réponses des femmes indiquant pratiquer cette technique étaient codées 1 et 0 pour celles qui ne la pratiquent pas. En référence à l’étude de Chanzy, la mesure de la conformité de cette pratique a été relevée et notée sur 5 points dont 2 points si une femme pratique une palpation des quatre quadrants du sein et 1 point pour chacun des trois autres critères (inspection, zone sous axillaire et claviculaire, et expression du mamelon) [19]. La fréquence de palpation quant à elle a été codée 1 si une femme pratique l'autopalpation au moins une fois par mois et 0 si ce n’est pas le cas.

Analyse des données

Les données de cette recherche sont traitées à l’aide du logiciel SPSS (Statistical Package for Social Sciences), version 21.0. Des analyses de modération ont été conduites en nous servant de la macro Process [27] avec 5000 bootstrap. Ainsi, le niveau de connaissance (pourcentage de bonnes réponses) a été introduit comme variable indépendante (X), la pratique de l’autopalpation comme variable dépendante (Y) et le niveau de perception de menace, comme modérateur (W). L’effet médiateur a été déterminé à partir de l’étude de l’effet conditionnel des connaissances aux valeurs de la perception de menace en utilisant la technique Johnson-Neyman suivant l’analyse floodlight. Les variables connaissances et perception de menace ont été centrées afin de réduire le risque de multi-colinéarité [28,29].

Résultats

Connaissances sur le cancer du sein

Les réponses des participantes sur les questions mesurant le niveau de connaissance sur le cancer du sein sont présentées au Tableau 2.

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En effet, 328 femmes soit 63%, disent ne pas connaitre les causes du cancer du sein. De même, un nombre très limité connait effectivement les facteurs de risque du cancer du sein comme l’âge (24%), la prise d’hormones (44%), l’absence d’allaitement au sein (41%), grossesse tardive (17%), la consommation d'alcool (25%). Si elles sont majoritaires à connaitre l’autopalpation des seins (53%), très peu trouvent que le dépistage comprend la palpation et la mammographie après 50 ans (26%) et disent connaitre les moyens de prévention (47%). De même, nombreuses d’entre elles ont des connaissances erronées sur cette maladie : 72% associent la palpation des seins par le conjoint au facteur de risque et il y en a qui trouvent que le dépistage n’est pas utile puisque le cancer ne se soigne pas (22%) et qu’il existe un virus à l’origine du cancer du sein (78%) et un vaccin contre cette maladie (83%).

La moyenne générale des participantes sur ces connaissances est de 5,81/16 (écart type = 3,24) ce qui correspond à un pourcentage moyen de connaissances de 36,31% (écart type = 20,26%). En les catégorisant suivant les quatre niveaux de connaissances proposés par Essi et Njoya [26], on trouve que 25% (130/517) de femmes ont un mauvais niveau de connaissance sur le cancer du sein et 48% (247/517) un niveau insuffisant. Cependant, 21% (110/517) ont un niveau moyen avec seulement 6% (30/517) qui ont un bon niveau. La Fig. 1 présente les données de cette analyse.

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Figure 1: Connaissances des femmes sur le cancer du sein.

Finalement, 376 soit 73% des femmes interrogées ont dans l’ensemble un faible niveau de connaissance sur le cancer du sein.

Pratique de l’autopalpation des seins

Sur les 517 femmes interrogées, 347 (67%) ont dit pratiquer l’autopalpation des seins contre 170 (33%). 48% de ces femmes pratiquent cette technique plus d’une fois par mois, 17% une fois par mois, 26% une fois par an, 4% plus d’une fois l’an et 5% moins d’une fois l’an. Ainsi, 65% de femmes pratiquant l’autopalpation le font suivant une fréquence requise à savoir, au moins une fois par mois. Lors de la pratique, les actions généralement posées (Tableau 3) sont la palpation des quatre quadrants (58%, soit 200/347) et l’inspection visuelle (52%, soit 181/347). De ce fait, le score moyen de conformité à la technique est de 2,33/5. Ce score est supérieur à 4 chez seulement 17% de femmes (pratique jugée adéquate selon Essi et Njoya [26]).

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Les raisons évoquées par celles qui ne pratiquent pas l’autopalpation sont la méconnaissance de cette technique (49%, soit 83/170), le manque d’intérêt pour la technique (37%, soit 63/170), sa non maîtrise (34%, soit 57/170) et la gêne pour la technique (12%, soit 20/170).

Perception de menace sur le cancer du sein

De manière globale, le score moyen de perception de menace sur le cancer du sein est de 2,57 (écart type = 0,82). Aussi, le pourcentage moyen des femmes percevant le cancer du sein comme une menace est de 32% (166/517) contre 52% (271/517) qui ne perçoivent pas cela comme une menace (Tableau 4). Cette perception de menace est davantage faible sur la dimension de vulnérabilité que sur la sévérité perçue où les scores moyens sont respectivement de 1,68 (écart type = 0,80) et 3,46 (écart type = 1,33).

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En effet, seulement 7% de femmes en moyenne sont d’accord sur l’ensemble des items de mesure de la vulnérabilité et par conséquent, trouvent qu’elles sont susceptibles d’être atteintes du cancer du sein. Cependant, 77% de femmes en moyenne ont exprimé leur désaccord sur ces items. Pour ce qui est de la sévérité, 58% perçoivent la dangerosité du cancer du sein contre 28% qui sont en désaccord sur ces items.

Effet du niveau de connaissance sur la pratique de l’autopalpation suivant les valeurs de la perception de menace du cancer du sein

L’analyse de l’effet du niveau de connaissance sur la pratique de l’autopalpation suivant les valeurs de la perception de menace du cancer du sein indique que l’effet principal des connaissances (b = 0,02 ; t(517) = 4,29 ; p < 0,001) et de la perception de menace (b = 0,29 ; t(517) = 2,36 ; p = 0,02) est significatif et positif. Plus le niveau de connaissance et de perception de menace est élevé, plus les femmes sont enclines à pratiquer l’autopalpation du sein.

Globalement, l’interaction totale entre les connaissances et la perception de menace n’est pas significatif (b = −0,003 ; t(517) = −0,46 ; p = 0,64). Cependant, l’analyse floodlight en utilisant la technique Johnson-Neyman pour identifier les niveaux de perception de menace pour laquelle il existe une différence significative de pratique de l’autopalpation selon le niveau de connaissance indique que l’effet des connaissances est significatif lorsque la perception de menace est davantage faible et moyenne (−1,57 à 1,18) (b = 0,02 ; t(517) = 3,49 ; p < 0,001). En effet, l’écart entre la probabilité de pratiquer l’autopalpation chez une femme ayant un faible niveau de connaissance (0,64) du cancer du sein et celle ayant un fort niveau de connaissance (0,74) tend à disparaitre au fur et à mesure que le niveau de perception de menace croît (Fig. 2). Les analyses indiquent d’ailleurs que cette différence est observée chez plus de 95% de femmes. Lorsque la perception de menace est davantage élevée (à partir de 3,57), la probabilité de pratiquer l’autopalpation ne diffère plus suivant le niveau de connaissance (Chez 4,65% de femmes) (b = 0,01 ; t(517) = 1,97 ; p = 0,01).

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Figure 2: Effet modérateur de la perception de menace sur la relation entre les connaissances et l’autopalpation du sein.

Discussion

Inscrite dans le cadre du modèle des croyances relatives à la santé, la présente recherche avait pour principal objectif d’étudier le rôle modérateur de la perception de menace de cancer du sein sur la relation entre les connaissances et l’autopalpation. L’autopalpation du sein est une méthode de dépistage particulièrement bénéfique dans un contexte où la détection du cancer du sein est très souvent tardive [8,9]. Si 90% des cancers sont guérissables lorsqu'ils sont dépistés et pris en charge très précocement, les données rapportées au Cameroun soulignent que plus de 80% des malades arrivent à un stade avancé avec un taux de létalité élevé (40%) [3]. Dès lors, il apparait judicieux de s’intéresser aux facteurs associés à la pratique de l’autopalpation chez les femmes dans ce contexte.

Dans cette étude, nous avons trouvé que les connaissances des femmes sur le cancer du sein déterminent positivement leur propension à pratiquer cette technique. Plus elles ont des connaissances sur les facteurs de risque et moyens de prévention, plus elles pratiquent l’autopalpation. Ce résultat concorde avec de nombreuses études qui établissent un lien entre les connaissances et l’autopalpation [11,13,30]. Cependant, les analyses indiquent que le niveau de connaissance chez les femmes est très faible car plus de 73% de femmes interrogées ont un mauvais et un insuffisant niveau de connaissance sur le cancer du sein. Ce faible niveau de connaissance a également été trouvé chez Sama et ses collaborateurs [12] ainsi que Bih et ses collaborateurs [31] en contexte camerounais. Si a priori, il est établi que le faible niveau de connaissance sur le cancer du sein détermine une faible propension à la pratique de l’autopalpation, la présente recherche souligne que cet effet n’est significatif que chez les femmes qui perçoivent moins la menace du cancer du sein.

En effet, les résultats montrent dans le sens de la théorie des croyances relatives à la santé [15,2432] que le fait pour les femmes de percevoir le cancer du sein comme une menace pour leur santé détermine positivement leur propension à pratiquer l’autopalpation du sein. De plus, cette perception de menace a un effet modérateur sur la relation entre les connaissances et l’autopalpation du sein. Alors qu’un faible niveau de perception de menace accentue davantage l’effet des connaissances sur l’autopalpation du sein, une perception plus élevée de cette menace attenue cet effet. Ainsi, une femme qui perçoit plus la dangerosité du cancer du sein et trouve qu’elle est vulnérable, malgré un faible niveau de connaissance sur cette maladie, serait encline à pratiquer l’autopalpation au même titre que celle qui a de fortes connaissances.

Cependant les analyses indiquent que très peu de femmes (32%) perçoivent effectivement le cancer du sein comme une menace. Cette perception est davantage plus faible sur la mesure de la vulnérabilité (7%) que sur la mesure de la sévérité perçue du cancer du sein (58%). En effet, la majorité des femmes interrogées (77%) trouvent qu’elles sont moins susceptibles d’être atteintes par le cancer du sein (Tableau 4). Ce résultat est proche de celui obtenu par Pelletier et al. [24] en Arabie Saoudie avec notamment des taux de sévérité et de vulnérabilité perçus de (58%) et (44,8%) respectivement. Comme le souligne Godin [17,18], la possession des connaissances sur la maladie est un préalable à la perception de la menace de cette dernière. On note d’ailleurs dans ce travail que c’est chez les femmes qui ont des connaissances et un niveau de perception de menace plus élevés et celles qui ont des connaissances et un niveau de perception de menace plus faible qu’on enregistre la plus grande (80%) et la plus faible (51%) probabilité de pratiquer l’autopalpation (Fig. 2).

Notons également que dans notre échantillon, la prévalence de l’autopalpation du sein chez les femmes est de 67%, avec 65% de femmes qui pratiquent suivant la fréquence non requise. Ce taux diffère de celui obtenu par les travaux antérieurs [1013] au Cameroun où on note respectivement que seules 3%, 38,5% et 35% de femmes pratiquent l’autopalpation du sein. Cette différence peut s’expliquer par le fait que notre travail a été mené en centre urbain à Yaoundé sur un échantillon constitué en majorité d’étudiantes, contrairement à celui de Ndé et al. et Sama et al. [11,12] qui ont respectivement été menés Buea et Bambili en milieu semi-urbain. Notons cependant que la plupart de ces femmes qui pratiquent l’autopalpation du sein ne le font pas de manière appropriée. En effet, seulement 17% de femmes ont une pratique jugée adéquate [25,26]. Ce résultat est similaire avec celui de Ymele Fouelifack et ses collaborateurs qui rapporte que dans les villes de Monatelé et Yaoundé au Cameroun, 71,6% de femmes appliquent mal l’autopalpation du sein, 19,9% le font de manière insatisfaisante et seulement 8,4% le font de manière satisfaisante [13].

Comme dans d’autres études [1113], les raisons évoquées par les femmes qui ne pratiquent pas l’autopalpation dans ce travail sont la méconnaissance de cette technique et sa non maîtrise. Ce qui permet ainsi d’entrevoir les voies et canaux à partir desquelles les pouvoirs publics en charge de la santé devraient intervenir. Aussi, il apparait urgent de questionner et repenser en contexte scolaire et extrascolaire l’éducation ainsi que la promotion de la santé au Cameroun en général.

Par ailleurs, il convient de noter que comme dans certaines études camerounaises [11,13], la présente recherche a porté sur un échantillon de participantes très jeunes. Bien que nos résultats soient discutables sur la base de cette relative homogénéité de l’âge, il est important de mentionner qu’aucune variable de l’étude ne fluctue selon l’âge, que ce soit au niveau de connaissance, de la perception de menace ou encore de la pratique de l’autopalpation. Ainsi, cette étude souligne la nécessité d’entreprendre des mesures d’éducation des populations sur la santé visant à accroitre les connaissances des femmes à partir des plus jeunes et leurs proches, sur les signes et symptômes du cancer du sein et à leur faire réaliser la menace de cette pathologie et comprendre l’importance d’une détection précoce et d’un traitement rapide [1]. De plus, l’un des points forts de ce travail réside dans le fait qu’il évalue les moyens d’amélioration de la détection précoce des cancers au Cameroun en se basant sur le HBM. Bien que cette perspective ait déjà fait l’objet de plusieurs analyses, la majorité de la littérature porte sur une population occidentale.

Toutefois, ce travail présente des limites à relever. En effet, l’étude s’est proposée de comprendre les déterminants de la détection précoce du cancer du sein au Cameroun à partir de la pratique de l’autopalpation en nous référant au modèle des croyances relatives à la santé. Cependant, l’étude n’aborde qu’en partie quelques facteurs relevant de ce modèle à savoir la sévérité et la vulnérabilité perçue, lesquels rendent compte de la perception de menace. D’autres comme la perception des bénéfices et des barrières liées à la pratique de l’autopalpation du sein n’ont pas été abordés. La sensibilité de la mesure des connaissances est aussi à relever. Si les items de cette mesure ont été formulés en référence à d’autres travaux dans la littérature, il n’en demeure pas moins qu’il aurait été intéressant d’utiliser un outil standardisé fiable et valide. En effet, la mesure des connaissances sur le cancer du sein dans la littérature, et plus précisément dans les travaux menés en contexte camerounais diffère généralement selon les auteurs. Si les uns se limitent aux moyens de prévention en insistant plus l’autopalpation [11,13,31], les autres intègrent les facteurs de risque [12]. Dans ce travail, toutes ces différentes facettes ont été prises en compte dans notre outil, en l’absence d’un outil standard préalablement établi et adaptée auprès de la population camerounaise. Notons par ailleurs la relative homogénéité de l’âge de l’échantillon, et le fait qu’il soit constitué en majorité de femmes scolarisées résidant en milieu urbain dont l’âge varie entre 15 et 62 ans. Des recherches à venir devraient combler ces limites pour mieux situer la littérature sur les moyens d’améliorer et promouvoir le dépistage précoce du cancer du sein au Cameroun suivant la perspective du HBM.

Conclusion

L’objectif de ce travail était d’étudier dans le cadre du modèle des croyances relatives à la santé, le rôle modérateur de la perception de menace du cancer du sein sur la relation entre les connaissances et l’autopalpation. Les résultats montrent que les effets principaux des connaissances et de la perception de menace déterminent significativement la pratique de l’autopalpation du sein et que la perception de menace a un effet modérateur sur la relation entre les connaissances et l’autopalpation du sein. Alors qu’un faible niveau de perception de menace accentue davantage l’effet des connaissances sur l’autopalpation du sein, une perception plus élevée de cette menace attenue cet effet. En effet, une femme qui perçoit plus la dangerosité du cancer du sein et trouve qu’elle est vulnérable, malgré un faible niveau de connaissance sur cette maladie, serait encline à pratiquer l’autopalpation au même titre que celle qui a un niveau élevé. Ce résultat suggère la nécessité de prendre en compte, dans un contexte où les connaissances sur la maladie sont limitées, certains facteurs relevant du modèle des croyances relatives à la santé dans l’analyse de la pratique des mesures de prévention contre le cancer du sein en général, et de la pratique de l’autopalpation en particulier. Ainsi, des mesures éducatives basées sur ce modèle pour accroitre le niveau de vulnérabilité et de sévérité perçue du cancer du sein des femmes en contexte camerounais seraient bénéfiques pour accroitre la prévalence et la pratique de l’autopalpation. De plus, les campagnes d’éducation, d’information et de formation des femmes devraient davantage être organisées autour de cette pathologie que ce soient dans les hôpitaux, les écoles, les universités, et par la suite médiatisées afin d’atteindre un plus grand nombre de femmes. Des études longitudinales et expérimentales visant à mieux évaluer l’efficacité de ces interventions devraient être ensuite développées pour analyser de manière optimale les déterminants du dépistage du cancer du sein liés à l’éducation et à la promotion de la santé relevant de la personne patiente.

Remerciements/Acknowledgment: Les auteurs tiennent à remercier toutes les participantes qui ont bien voulu accepter répondre au questionnaire dans le cadre de cette étude, ainsi que le Professeur Pascal Joseph MBAHA pour ses orientations et ses encouragements.

Financements/Funding Statement: Les auteurs déclarent n’avoir pas reçu de fonds spécifiques pour cette étude.

Contributions des auteurs/Author Contributions: Les auteurs confirment la contribution au manuscript ainsi qu’il suit : conception et réalisation de étude : Carolle Annie Njopvoui, Armel Valdin Teague Tsopgny ; collecte des données : Carolle Annie Njopvoui; analyse et interprétation des données : Armel Valdin Teague Tsopgny ; préparation du manuscrit : Carolle Annie Njopvoui, Armel Valdin Teague Tsopgny, Henri Rodrigue Njengoue Ngamaleu. Tous les auteurs ont révisé le manuscrit et approuvent cette version finale.

Disponibilité des données et du matériel/Availability of Data and Materials: Les données de cette étude sont disponibles. Le lecteur intéressé devrait tout simplement contacter l’auteur correspondant de l’article via son adresse email.

Avis éthiques/Ethics Approval: La présente recherche été conduite en accord avec les recommandations éthiques d’Helsinki. Il s’agit d’une étude non-biologique et non-médicale conduite dans le champ des sciences de l’éducation et de la santé, ayant obtenu l’approbation du Doyen de la Faculté des Sciences de l’Éducation de l’Université de Yaoundé I. Après être informées du contenu et but de l’étude, les participantes ont marqué leur accord et étaient libres de participer à l’étude. Les informations collectées auprès des sujets sont purement anonymes étant donné qu’aucune donnée réunie susceptible de les identifier n’était requise.

Conflits d’intérêt/Conflicts of Interest: Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt.

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Njopvoui, C.A., Tsopgny, A.V.T., Ngamaleu, H.R.N. (2024). Effet modérateur de la perception de menace du cancer du sein sur la relation entre les connaissances et l’autopalpation. Psycho-Oncologie, 18(1), 59-68. https://doi.org/10.32604/po.2023.047499
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Njopvoui CA, Tsopgny AVT, Ngamaleu HRN. Effet modérateur de la perception de menace du cancer du sein sur la relation entre les connaissances et l’autopalpation. Psycho-Oncologie. 2024;18(1):59-68 https://doi.org/10.32604/po.2023.047499
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C.A. Njopvoui, A.V.T. Tsopgny, and H.R.N. Ngamaleu "Effet modérateur de la perception de menace du cancer du sein sur la relation entre les connaissances et l’autopalpation," Psycho-Oncologie, vol. 18, no. 1, pp. 59-68. 2024. https://doi.org/10.32604/po.2023.047499


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